Moulin du Rousselet

(Moulin à farine,à tan et pour fonctionnement d'une usine d'outillage mécanique)


Construit sur les terres de la seigneurie de Flusseaux (arrière-fief de la seigneurie de Montpipeau, également située sur l’actuelle commune de Huisseau-sur-Mauves), le moulin du Rousselet servait à moudre des grains pour réaliser de la farine.

Au XVe siècle, le moulin du Rousselet avait une toiture en chaume : il appartient au chapitre- collégial de Cléry et à l'Hotel-Dieu de Meung (qu'il a acquis en 1438. de Jean NASSE).

En 1443, Jean COIGNARD est le fermier-exploitant du moulin.

En 1456, le meunier Guillaume VERGER prend à bail pour 9 ans l’exploitation du moulin.

A la fin du XVe siècle, il semblerait que le chapitre-collégial de Cléry se dessaisisse de la partie du moulin lui appartenant au profit d'une rente foncière annuelle et perpétuelle.

En 1500, la famille de la VACHERIE devient propriétaire du moulin.

En 1555, par héritage de sa femme, Gilles CHARPENTIER-de la VACHERIE devient le propriétaire du moulin.
En 1581, les propriétaires sont Louis MÉTAIS et Pierre FOUCAULT

En 1595, le moulin est dévolu aux meuniers Jacques et René DAGUÈNE, le notoire Jean GIRARD et Antoinette MÉTAIS.

En 1634, les propriétaires sont Germain RABIER et Jacques LOISEAU (fils des propriétaires des moulins de Mabray et du Rousselet).

A la fin de l'année 1656, le marchand tanneur Pierre CHICOINEAU-TEXIER devient un des propriétaires du moulin du Rousselet. A cette date il est transformé en moulin à tan.

En 1693, leur fils unique Pierre CHICOINEAU-BOUAULT (de par sa femme, également propriétaire du moulin de Basmont), Nicolas et Alphonse CHICOINEAU, Louis LORIEUX, Pierre CHICOINEAU de Ia Bruère et Renault FOREST. tous marchands tanneurs de Meung, sont propriétaires du moulin du Rousselet.

En 1703. les nouveaux propriétaires du moulin sont: Antoine de RANCOURT-CHICOINEAU (de par sa femme Claude CHICOINEAU, fille unique des époux CHICOINEAU-BOUAULT, il est également propriétaire du moulin de Basmont depuis 1710) et Alphonse CHICOINEAU.

En 1712, les propriétaires du moulin à tan sont: Charles HUBERT-LOISEAU (propriétaire depuis

1708, suite à la donation faite par Alphonse CHICOINEAU), Nicolas CHICOINEAU du Buisson, Pierre MERCIER, Mesmin GRILLON, Claude CHICOINEAU veuve Antoine de RANCOURT, tous Marchands tanneurs.

En 1716, Claude CHICOINEAU VEUVE Antoine de RANCOURT, baille les 3/16e du moulin du Rousselet lui appartenant à Jacques CHAPELAIN- TOUPET, marchand tanneur.

En 1738, Pierre de RANCOURT, seigneur de Thou et de la Borde demeurant à Gien, fils d'Antoine de RANCOURT-CHICOINEAU a vendu les 3/16e du moulin (soit 6 jours par mois) à Mesmin GRILLON-MERCIER, marchand tanneur à Meung.

Depuis 1708, la famille HUBERT (également co-proprlétalre des moulins à tan de Massot, Saint-Pierre et Saint-Hilaire) aurait possédé 1/16e du moulin (soit 2 jours par mois). En 1765, elle a baillé cette portion de moulin à Pierre BOYER-GASNIER. En 1777 et 1780, elle le baille à Louis CHICOINEAU-CROYEZ.

En 1712, cette même famille HUBERT a pris à ferme l'exploitation de 2/16e du moulin (soit 4 jours par mois) appartenant à l’Hôtel-Dieu de Meung : ce dernier vendra la portion du moulin du Rousselet lui appartenant avant Ia Révolution Françoise.

En 1791, Marie-Magdeleine MERCIER veuve du Renault FOREST vend 1/16e (soit 2 jours par mois) du moulin du Rousselet aux marchands tanneurs de Meung, Louis BOUAULT de Gondoville- DAVID et Charles CHICOINEAU-DAVID (anciens fermiers de cette portion du moulin).

En 1806, Jean LARDIER-BÉGAT (son père avait acquis cette portion du moulin en 1795 de Marle-Magdeleine TEXIER veuve Pierre MERCIER), marchand corroyeur, vend 1/16e du moulin (soit 2 jours par mois) à Claude René DUMOUTIER. marchand commissionnaire en cuirs à Orléans.

En 1820, le marchand tanneur Guillaume CHICOINEAU-GODEFROY achète 1/16e du moulin (soit 2 jours par mois) à Marie-Madeleine BOUAULT (son père avait acquis 0,5/16e du moulin de Marie-Madeleine MERCIER veuve de Renault FOREST en 1791) veuve Antoine CHICOINEAU et de Marie­ Madeleine CHICOINEAU (son père avait acquis 0.5/16e du moulin de Marie­Madeleine MERCIER veuve de Renault FOREST en 1791) veuve Sébastien ZAGEL.

Jusqu'en 1865. le moulin appartiendra à plusieurs tanneurs magadunols tels que Léonard DUBOIS­ HURBINE, CHICOINEAU-MANDRONNET, Adrien GILLET. les sieurs MELLOTTÉ et LANDRON.

En 1854. Marc Valère REGNAULT­DUBOIS, chirurgien à Meung et propriétaire de par sa femme de 4/16e du moulin (soit 8 jours par mois) baille sa portion du moulin du Rousselet à Charles Edmond DUBOIS, tanneur à Meung.

A partir de 1879, le moulin du Rousselet appartiendra à la famille LANDRON.

La famille LANDRON fut une grande famille de tanneurs magdunois. Elles a possédé tous les moulins à tan de la ville (moulins des Râteaux, Saint­Hilaire, Saint.Pierre, de Basmont, Rousselet, Massot) et un moulin à farine (Grand­Moulin). Son entreprise, au départ implantée sur plusieurs sites, a été recentrée sur un seul site (autour du moulin Saint-­Hilaire).La tannerie LANDRON cessa ses activités en 1953; c'était la dernière tannerie de Meung­sur­ Loire.

Vers 1929, les tanneries LANDRON vendent à Robert MAGÈS le moulin du Rousselet. Ce dernier effectue de gros travaux pour que le moulin puisse faire fonctionner son atelier mécanique d'outillage de haute précision jusqu'en 1972, date d'arrêt du moulin du Rousselet.

Ce fut le dernier moulin magdunois à avoir utilisé de manière exclusive la force hydraulique pour le fonctionnement de son activité. La roue du moulin s'arrêta définitivement en 1976.