(moulin à farine)
La première trace écrite de ce moulin, appelé «Petit Moulin», remonterait en 1172. A cette date, il appartenait à l’évêché d'Orléans,
seigneur de Meung-sur-Loire, et ce, jusqu'à la Révolution française. Durant cette période. il fut exclusivement moulin à farine; il était également
composé d'une écurie. Après l'Ancien Régime, le moulin du Fort tire son nom de sa curieuse particularlté d'être un moulin fortifié car
intégré dons les remparts de Ia ville.
Tout comme le Grand-Moulin, le Petit Moulin était un moulin dit"banal" c'est-a-dire que tous les habitants de la banalité de
Meung-sur-Loire avait obligation d'y moudre leur blé moyennant une redevance. Quant aux habitants des faubourgs situés hors de
la banalité de Meung, ils n'étalent pas assujettis à cette obligation, sauf pour leurs boulangers; ces derniers
avaient le droit de vendre du pain à condition que leur blé soit moulu dons un des deux moulins banaux de Meung-sur-Loire:
quant à leur consommation personnelle, comme pour n'importe quel habitant des faubourgs, ils pouvaient moudre le blé où bon leur semblait.
Avec le four banal, les deux moulins banaux procurent un revenu important pour l'évêque d'Orléans.
Tout comme le Grand-Moulin, le moulin du Fort était exploité par des "fermiers" que l'évêque baillait pour, en général, 9 ans. Il y eut :
1652 - 1676, Guillaume MORET (propriétaire du moulin de Cropet et exploitant du moulin Neuf)
1676, Claude LOISEAU
1706 - 1723, Hiérosmè ROULLEAU (fermier-exploitant du moulin de Massot, et fermier du moulin de Pantin)
1723 - 1732, Hlérosme ROULLEAU et Jean POIRIER
1732 - 1744, Hiérosme ROULLEAU
1754, Jean LOISEAU
En 1772, estimant que les moulins banaux ne rapportaient pas suffisamment d'argent dans les caisses de l'évêché, on
remplaça le fermier par un régisseur, Pierre POMBLA. Manifestement,l'expérience n'a pas semblé être concluante car dès
1773, l'évêché baillait à nouveau à ferme les moulins banaux; le statut de Pierre Pombla se transforma donc en fermier, A la différence du
régisseur, qui a un salaire fixe, le fermier à une rémunération qui varie en fonction de la quantité des grains moulus aux moulins.
En 1788, Pierre TOURNOIS-POMBLA (domicilié et sans exploitant le moulin de Cropet) était fermier de 3 moulins appartenant à l'Evêque
d'Orléans (Les 2 moulins banaux et le moulin neuf).
En 1791, Les trois moulins de l'Evêque d'Orléans (à savoir les Grand et Petit Moulin Banaux ainsi que le moulin neuf) et le moulin des Deux-Roues
(appartenant à l'Abbaye de Saint-Mesmin et la Chapelle Saint-Hilaire de Meung) sont vendus comme biens nationaux à Jacques-Jean LECOUTEULX du Molay, trésorier de
France (il sera maire de Meung-sur-Loire entre 1809 à 1816).
A partir de la période révolutionnaire, ce moulin est appelé moulin du Fort, tirant ainsi son nom de sa curieuse particularité d'être
un moulin fortifié et faisant partie intégrante des remparts de la ville.
De 1809 à 1814, il afferme l'exploitation du moulin à Louis Vincent LAMBERT-TROUSSEAU puis à partir de 1814 à Sébastien DOUCET-TROUSSEAU.
En 1821, Jacques-Jean Lecoulteulx s'en débarrassera au profit de Sébastien POTIER, propriétaire à Orléans. Ce dernier le vendit à une famille de
marchands de farine, Les PICQUERET.
En 1838. Stanislas PICQUERET reconstruit à neuf le moulin : c'est sans doute à cette époque que le moulin du Fort perd sa fonction
défensive de la ville.
De 1880 à 1899, Léon ZAIGLE est fermier du moulin. Après 1899, Jules ROUSSEAU-SIBILLE prendra la suite du bail. Peu de temps après, il
devient propriétaire du moulin.
En 1921, Jules ROUSSEAU-SIBILLE, devenu rentier, le vend à Adonis BARRET, meunier et propriétaire des
moulins de l'Ardoise et Cropet.
En 1951, le moulin à farine du Fort cesse ses activités. Adonis BARRET sera le dernier meunier du moulin du Fort
Sources: AMMs/L, 1G18, 1G31, 5N1, Ph.BARRET; O.GENTY; ADL, 3e3601, 3e36919.