Le Moulin de Massot

(moulin à farine, à tan et pour une tonnellerie)

Jusqu'au 2/3 du XVIIIe siècle, le moulin appartenait pour moitié au Chapitre-Collégial  Saint­ Liphard de Meung et à la baronnie du Cheray de Meung  cette  dernière ,  appartenant au marquis de Montpipeau, était  un arrière-fief  de la seigneurie  de l'évêque d'Orléans.  Durant cette  période, ce moulin  servait   à moudre  les grains en farine.

En   1679, le marquis de  Montpipeau  et  baron  du  Cheray commanditait ou maître charpentier Jérémie BONNEAU, de fabriquer à neuf la roue du moulin avec des arbres abattus dans Ia forêt de Montpipeau.

En 1693,  le  marquis de Montpipeau, baron du Cheray, et  le  Chapitre-Collégial Saint-Liphard de Meung affermaient le moulin de Mossot au meunier  Antoine MEUNIER.

1720  - 1729,   les deux propriétaires  du moulin   baillaient   à ferme  le moulin  au marchand meunier Hiérome ROULLEAU  (fermier   exploitant  du four  et  des  moulins banaux  et  fermier  du  moulin  de Pantin).

Dans  les années 1760, le moulin aurait  été vendu à des marchands tanneurs magdunois dont  la famille HUBERT. C’est très  certainement à cette époque que  le moulin fut  transformé  en moulin à tan.

A la fin  des années 1770 jusqu'en 1788,Jacques Guillaume HUBERT-LEPROUST  possédait 6 jours par mois le moulin: en 1779,il les baille pour 9 ans au marchand tanneur Jean-François RICHARD. Jusqu'en 1787, Jean BOUAULT de Launay,puis sa veuve Marie Marguerite LARDIER, possédait 2 jours par mois le moulin (également  propriétaire de 1/5 du  moulin à tan  de  Grangeais); par héritage ces jours  appartiendront au marchand épicier Noël Renault LOISEAU-BOUAULT jusqu'en 1791.Ensuite, ils seront achetés  par  un  autre marchand épicier, Augustin François SIMON-GAILLET.

En  1791,   Le bourgeois magdunois,  Christophe Nicolas FOURNIER-MERCIER   possédait   8 jours moulin   de Massot.  La même année,  il    les baille   pour moitié   aux marchands  tanneurs de  la  ville ;Guillaume CHICOINEAU et Louis BOUAULT-DAVID de Godonville.

En  1774.  pour cause de faillite,   Etienne  HUME-GRILLON  a du  vendre par adjudication   à Pierre GIBAULT,  les 4 jours  du moulin   de Massot qu'il possédait.  Par  voie d'héritage  et  de son frère François, Jean-Baptiste  GIBAULT-MEGRET, marchand de vins,  devient  propriétaire de 4 jours du moulin en 1796. Ce dernier les vend ou marchand tanneur de Meung, Guillaume  CHICOINEAU en 1819.
 
En 1836,  François CHAMPENOIS-GON,  négociant  à Beaugency, vend au marchand tanneur le sieur  BOURGUIGNON-LEMAIGRE (propriétaire  des tanneries où se trouve actuellement  la mairie de Meung-sur-Loire).4 jours  par mois du moulin de Massot  et  5 jours par mois du Moulin Saint-Pierre.

Jusqu'en 1862, le moulin appartenait  à une multitude  de tanneurs à la fois: les LANDRON, BARREAU, FORTIN, CHICOINEAU,  MANDONNET, BOURGUIGNON,  FEDOU,  CHARNAULT.

1862 - 1876, le moulin de Massot appartient à un orléanais, Auguste Léon COMTE.

De 1876  ou milieu du XXe siècle,les LANDRON en seront propriétaire. A partir du début  du
siècle, ils l’utiliseront notamment pour faire fonctionner leur corroirie.

La famille LANDRON fut une grande famille  de tanneurs magdunois. Elle a possédé tous  les moulins   à  tan  de  Ia  ville  (moulins   des  Rateaux, Saint-Hilaire,  Saint-Pierre,  de  Basmont, Rousselet, Massot et Grand-Moulin).Son entreprise,  au départ  implantée sur plusieurs sites,a été recentrée  sur un seul (autour  du moulin  Saint-Hilaire).  La tannerie LANDRON cessa ses activités en 1953; c'était  la dernière  tannerie de Meung-sur-Loire.

Par héritage,  le moulin fera  partie des biens des époux BOUCHER-LANDRON jusqu'au milieu des années 1950.
Dans  les années 1930,  Io famille  MOINDROT  exploite  le moulin  pour faire  fonctionner  sa petite entreprise  de tonnellerie. La sensible diminution des vignobles magdunois   (notamment des actuels quartiers  des Papecets  et des Potières),  mais  surtout  l’arrêt  de la dernière  tannerie  de la ville en 1953 (elle faisait   appel aux services  d'un tonnelier pour  la  fabrication de cuves  en bois  où l'on versait   différents  mélanges  pour y plonger  les cuirs), la tonnellerie  du  moulin de Massot dut cesser ses activités dès l'année suivante.

Ensuite,le moulin fut acheté par la famille BECHET qui y tenait  un  bar."La cannelle"

Sources: AMMs/L, 1G18, 1G31, O.GENTY; 3E9131; 3E4500. Lettres de mes moulins